Mathieu Bernard-Reymond

Date de Publication: 25 August 2010

Né en 1976, Mathieu Bernard-Reymond vit et travaille en Suisse, à Lausanne. Il étudie les lettres, les sciences politiques et l’histoire de l’art, avant de suivre une formation à l’école de photographie de Vevey en Suisse. En 2003, il est lauréat du prix de la Fondation CCF pour la photographie, puis et en 2006 du prix BMW/Paris Photo. Son travail a été exposé dans plusieurs festivals en Europe, aux États-Unis et au Japon.

Mathieu Bernard-Reymond est représenté par la galerie Baudoin Lebon, Vous êtes ici

« Je cherche un point de vue dans lequel je replace l’individu. Le personnage devient le paysage qu’il découvre. J’aime à penser qu’il s’agit d’une métaphore de la conception romantique du paysage. » Mathieu Bernard-Reymond

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Francais, né en 1976. J’ai fait des études de lettres, sciences politiques et histoire de l’art à Grenoble, puis de photographie à Vevey, en Suisse. Je réside en Suisse depuis 10 ans. J’ai commencé la photo quand j’étais en seconde, cela fait donc un petit moment. Je m'y suis intéressé après avoir trouvé un vieil agrandisseur dans le grenier de mon grand-père.

Si vous deviez citer UN photographe qui vous inspire particulièrement, qui serait-il ?

Difficile d'en choisir un... Robert Adams, William Eggleston, Stephen Shore, Hiroshi Sugimoto, Jorg Saase… Ce sont toujours les mêmes qui sont cités par tout le monde à la même époque. À croire qu’ils étaient bons. ;-)

Quel(s) type(s) de photos réalisez-vous ? Une raison particulière à cela ?

Je photographie des paysages et des architectures parce que je suis timide, mais parfois je parviens à sortir de ma coquille...

Mathieu Bernard-Reymond, TV

Mathieu Bernard-Reymond, Disparitions

Appliquez-vous un ou plusieurs traitements à vos photos ? Si oui, lesquels ? Qu’apportent d’après vous ces traitements?

Oui, beaucoup. Mais ce ne sont pas des effets, plutôt une partie intégrante de la photographie, qu’on le veuille ou non. C’est comme photographier une deuxième fois un matériau déjà récolté avec l’appareil.

Votre travail est très littéraire, rempli de poésie. Quels écrivains vous inspirent?

Ecco, Borges, et les Surréalistes. J’aime travailler dans l’épure et la poésie. J’aime remettre mon travail en question. L’inconvénient est que mes travaux sont très différents les uns des autres. Cela ne facilite pas la communication avec le public.

Que pensez-vous de la photographie aujourd’hui ?

MBR : Plus les gens photographient, moins j’ai besoin de faire d’images pour trouver de la matière première. La photographie est pour moi un moyen d'être au monde, tout simplement.

Qu’aimez-vous dans la photographie ?

Son aspect méditatif, proche de la philosophie.

Mathieu Bernard-Reymond, Le Voyage à Nantes

Mathieu Bernard-Reymond, Disparitions

Avez-vous des projets ou de nouvelles idées dans ce domaine ?

Je pars au Cambodge cet été, pour une résidence avec le centre culturel Français. Images exposées pendant Photo Phnom Penh en novembre.

Mathieu Bernard-Reymond, Intervalles

« Ces images sont construites à partir de plusieurs prises de vue. Les personnages sont clonés, juxtaposés avec eux-mêmes selon leur mouvement dans l’espace. » William Ewingy. Lors du premier contact avec les Intervalles, on pense d’abord à des paysages saturés d’activité, grouillants d’êtres humains. Mais lorsqu'on efface mentalement les différents clones, un profond sentiment de vide s’installe, on se trouve alors confronté à la solitude de l’homme, à la « Légèreté de l’être ».

Mathieu Bernard-Reymond, Intervalles

Article par Tania Koller

Correspondances:

Sherif Elhage
Patrick Evesque